en_GBfr_FR

Présentation de “Sécurité Transfusionnelle VR”, notre produit de formation utilisant la simulation en réalité virtuelle sans fil de la procédure à appliquer en cas d’incident transfusionnel. Intervention (2/4) réalisée au cours des Ateliers numérique & Formation en santé organisée par le SPN (réSeau des Professionnels du Numérique et de l’image) et l’IFCS.


Transcription

Pour la sécurité transfusionnelle en réalité virtuelle, le public, ce sont les infirmières.

C’est un dispositif que nous avons développé avec l’hôpital Foch en Île-de-France, dans le 92 à Suresnes. Et plutôt que de parler, je vais vous montrer tout de suite le produit. Donc c’est un casque Oculus Quest sans fil et très important : sans manette, sans contrôleur (image 1). Car nous avons eu beaucoup de personnes de 30, 40, 50 ans qui me disaient je ne veux pas jouer aux jeux vidéo.

Vous souhaitez découvrir comment nous avons conçu et développé, en partenariat avec l’hôpital Foch, ce dispositif de formation en réalité virtuelle à destination du personnel infirmier ? EN SAVOIR PLUS


Et donc là, juste mettre un casque et d’être dans une salle, ça a permis d’effacer, de gommer des barrières mentales, des barrières technologiques et d’être tout de suite dans une mise en situation.

sécurité transfusionnelle vr
Image 1

Et avec la main virtuelle, on peut voir la psychomotricité des mains, le bon mouvement des doigts. On peut fermer le poignet, on peut prendre, saisir et c’est ce que je vous propose après en dessin. Donc, dès que vous lancez la simulation, vous avez le choix du scénario. Vous prenez le A, le B, le C… (image 2).

scenarios securité transfusionnelle
Image 2

Je vous dirai après à quoi ça correspond. Vous avez un tutoriel, vous lancez et hop, vous êtes dans la chambre du patient (image 3).

chambre du patient
Image 3

Je n’ai pas fait les captures d’écran de tout, mais je vous ai illustré certaines parties pour vous puissiez vous faire une idée plus précise de mes propos.

Donc là, nous entrons dans la salle du patient. Vous voyez la table de soin, le Dinamap, la poche et il y a une transfusion sanguine en cours.

Et le thème, bien évidemment, vous l’aurez reconnu, c’est l’hémovigilance. On rentre et avec mes mains je vais tout de suite prendre du gel hydroalcoolique pour bien me désinfecter (image 4).

image 4

Et j’arrive, j’appuie sur le doigt. Et là :

Bonjour. Je ne me sens pas très bien. J’ai des frissons (image 5).

Image 5

Ça, c’est le début d’un incident transfusionnel. Et à ce moment-là, d’après la directrice des soins et toute l’équipe des cadres de santé avec qui nous avons travaillé, il s’agissait de savoir quelle partie du protocole il fallait mettre en scène.

Et donc, nous avons travaillé sur le démarrage de cet incident transfusionnel pour pouvoir illustrer et former les infirmières qui :

  • Soit venaient pour une première fois
  • Soit étaient en recyclage pour apprendre et réapprendre les bons gestes au bon moment, avec les bons produits, éventuellement.

Alors pour la démonstration je vais faire comme si j’étais infirmier.

J’appuie sur le bouton vert du Dinamap et bip. On entend le bruit. C’est comme si j’y étais (image 6).

Image 6

Je prends le thermomètre avec les mains en me baissant, je me relève.

J’approche du patient, je prends la température, je vois qu’il a 38.5°C (image 7).

simulation température patient
image 7

Effectivement, c’est un peu élevé. Je clampe clampe immédiatement (image 8).

Image 8

Je vais dans le bureau des cadres de santé pour prévenir le médecin (image 9).

Image 9

Lorsque je m’approche du téléphone, il y a plusieurs choix : vous pouvez appeler l’accueil, le cadre de santé, le médecin de service, les collègues… (image 10)

Image 10

Qu’est-ce que je fais dans ce cas là ? La bonne réponse est d’appeler le médecin de service qui vous qui vous dit « arrêtez la transfusion ».

Vous retournez dans la chambre du patient.

  • Vous mettez vos gants.
  • Vous arrêtez le robinet.
  • Vous mettez la bétadine sur la compresse (image 11).
bétaïne sur la compresse
Image 11

Et une fois que vous avez mis la poche de sang dans le sac qui est dédié, vous pouvez regarder la Safety Card (image 12) et éventuellement aussi, d’autres informations très importantes afin de pouvoir les renseigner.

Image 12

Vous retournez ensuite dans votre salle et vous appelez le dépôt de délivrance pour dire que vous allez envoyer une poche de sang de la chambre de tel patient (image 13).

Image 13

Et bien évidemment, vous rentrez dans le logiciel en bougeant la main dans le vide, comme si vous preniez la souris. Vous cliquez et là, vous avez plusieurs choix qui apparaissent. En l’occurrence, ici, c’est BlueMedi (image 14).

BlueMedi
Image 14

Et une fois que vous avez cliqué, vous voyez apparaître à l’écran. L’événement indésirable numéro XXXX est enregistré, et c’est la fin de la simulation (image 15).

fin de simulation
Image 15

Ça a pris à peu près 3 à 4 minutes, mais ça permet de se former en toute sécurité sans mettre le patient en danger. Et surtout, comme nous le disaient la directrice des soins et les cadres de santé, c’est d’enlever la charge mentale du stress de se tromper face aux autres collègues pendant la formation.

Le retour d’expérience

C’est parti lorsqu’on a été sollicité par l’Hôpital Foch qui a la chance d’avoir des chambres d’erreur dans lesquelles il faisait des simulations.

C’est super, ça marche bien, mais il y avait une sorte de lassitude qui se ressentait chez les apprenants et apprenantes, mais aussi du côté des formateurs et des cadres de santé, car il fallait tout remettre en ordre à chaque passage. Donc, vous faites 5 formations dans la journée soit 20 à 25 dans la semaine. Et lorsque vous avez 600 infirmières à former, c’est chronophage.

Alors il souhaitait avoir un dispositif où on chausse le casque, on enlève le casque et la salle est tout de suite remise à niveau. Il y a une lingette à passer autour de l’écran. Vous avez un petit masque de protection que vous pouvez mettre avec vos lunettes. On chausse le casque et on démarre.

Cet outil utilisant la réalité virtuelle n’est pas nouveau, c’est quelque chose qu’on commence à connaître. On voit dans les salons de jeux vidéo de la réalité virtuelle, mais aujourd’hui, c’est en train d’infuser dans les milieux professionnels et nous ne sommes pas le seul acteur. En revanche nous sommes peu nombreux à avoir ce type de casque et ce type de dispositif sans les contrôleurs (sans les manettes) parce que c’est beaucoup plus de travail pour la mise au point.

Mais le bénéfice utilisateur, le retour sur apprentissage est très, très élevé. On chausse le casque, on n’a pas besoin de mettre des contrôleurs, appuyer… Tout de suite on est dans la pièce.

Et le plus parlant, ce sont les professeurs de médecine à qui on a fait tester le dispositif. Ils mettaient le casque sans être convaincus. À la fin ils ont dit oui, c’est super.

Donc, voilà notre retour d’expérience entre le “WOW effect” où les utilisateurs, les infirmières, ont dit c’est super et, on n’avait pas anticipé cela, c’est que les infirmières et les infirmiers se passaient le mot : Il faut que tu t’inscrives à la formation ! Et c’est super là où c’est toujours difficile d’aller chercher le personnel pour se former parce que déjà, dans son service, c’est compliqué. La charge de travail est importante. Et puis, c’est encore une formation. Il faut être assis ou on va écouter.

Là, on a vu que c’était un appel d’air très important. Et la plus belle des réponses c’est : « qu’est-ce que vous nous proposez la prochaine fois ? »

Si vous souhaitez une démonstration ou plus d’informations sur Sécurité Transfusionnelle VR, CONTACTEZ-NOUS !


Voilà, j’espère que je ne suis pas allé trop vite. Je voulais juste faire un premier cas d’étude. Je prends vos questions.

Question : Bonsoir. On est dans une démarche d’apprentissage. Donc on voit qu’il y a des étapes à valider, ça se passe bien, que les étapes soient respectées, etc. En cas d’erreur. Est-ce que ça ramène l’apprenant à l’étape précédente ou quelle est la marge d’erreur dans cet exercice-là en fait?

Réponse : D’accord. Alors dans cette application-là, la directrice des soins n’a pas voulu sanctionner l’erreur. Elle a voulu que ce soit un apprentissage collectif puisque la formation est diffusée sur un écran. Il n’y a pas de « on revient en arrière ». La personne va jusqu’au bout. Il y a à la fin un petit tableau final avec ce qui a été bien fait et mal fait.

Mais l’idée, c’était vraiment de s’entraîner, d’aller jusqu’au bout et d’en discuter ensemble. Il valait mieux se tromper, d’après la directrice de soins, pour que l’on ne soit pas évalué. Je ne savais pas, mais il y a une peur de certaines personnes apprenantes, qui, lorsqu’elles vont en formation sous le regard des pairs et sous le regard de la cadre de santé ou de la directrice, tremblent à l’idée d’être évaluée. Donc l’idée, c’était plutôt de répéter plusieurs fois et de dire «  Tu vois, là, tu t’es trompé, là aussi, est ce que tu veux recommencer ? Bah oui, pourquoi pas ? Ou dans 5 minutes ? Il suffit juste de cliquer. Il n’y a pas besoin de remettre la chambre. En tout cas, c’est le choix qu’ils ont fait de ne pas sanctionner avec une note.

Question : Bonsoir ! Qu’est ce que vous avez d’autres produits que sur la transfusion ? Est-ce que vous avez d’autres formules? Et combien de temps ça vous prend d’en créer une nouvelle ? Par exemple, un nouveau jeu en réalité virtuelle.

Réponse : Alors la réalité virtuelle, selon la structure, vous mettrait entre 3 mois, 6 mois, 9 mois à développer, pour vous donner une moyenne. Et encore une fois mes collègues vont s’arracher les cheveux. Ils vont dire « Ah bah tiens, c’est encore Alexandre qui donne une date sans avoir le cahier des charges !». Car ce qui prend du temps, c’est la conception.

Le 22 septembre, on vous en a parlé. C’est l’ingénierie pédagogique. Là, dans ce cas précis, parce que j’avais des personnes en face, embarquées, engagées, on l’a développé en six mois, tambour battant. C’est une grande prouesse. Le produit que je vous montre après, ça nous a pris trois fois plus de temps. 18 mois, parce que le formateur et le responsable avaient une idée de ce qu’on pouvait faire, et puis il y avait aussi de l’envie. C’est comme quand vous faites une maison, vous voyez votre maison se développer et tout d’un coup, vous avez de nouveaux besoins que vous n’aviez pas au début. Et donc c’est toujours une négociation entre le cahier des charges, le budget temps, le budget argent et donc c’est extrêmement difficile.

Dans mon cas, chez SYKO Studio, on est une toute petite équipe d’une dizaine de personnes. On ne peut pas produire à grand volume. Je sais que j’ai des confrères qui développent en France, en Europe, en Europe de l’Est, en Asie.

Nous, on a toujours abordé tous les dossiers avec la même méthodologie. Qu’est-ce que vous voulez vraiment ? Quel est votre temps ? Car ça, c’est ce qui coûte le plus cher. Si vous, monsieur, par exemple, vous êtes notre co-concepteur pédagogique, il va falloir qu’on s’impose dans votre agenda déjà bien chargé. Et ça, on a mesuré que si vous n’étiez pas engagé, vous n’aviez pas des collègues avec vous, sous votre direction, pour nous aider à nous nourrir pédagogiquement, ça pouvait prendre du temps.

Question : Est-ce que vous avez un retour des gens qui ont fait la formation et la possibilité de revenir pour voir si ça leur avait servi ? Est-ce que vous avez un retour sur, par exemple, sur la diminution des accidents transfusionnelle dans le centre hospitalier qui a demandé cette formation ?

Réponse : Alors, d’après la directrice des soins et après maintenant le déploiement dans trois établissements, auparavant il n’y avait pas d’incidents.

C’est plutôt la bonne nouvelle. Mais c’est plutôt en prévention dans le cas où une infirmière qui était dans un autre service arrive et à besoin de faire un recyclage et de refaire une petite simulation permettant d’être plus assurée.

Lorsque l’incident arrivait, elle avait déjà vu le protocole et ça, ça a donné une confiance entre les personnes pour pouvoir travailler de façon sereine dans un service où la transfusion sanguine est pratiquée.

J’allais proposer un verre, mais je vous propose un petit café et en fait, c’est un café virtuel. C’est ce que nous proposons dans le tutoriel ou pour appréhender, s’approprier l’outil. Avec le casque vous êtes face à une machine à café. Vous appuyez sur Expresso, par exemple, et le gobelet tombe. Avec la main vide, vous venez saisir le gobelet, comme si c’était vrai. Vous venez le poser sur la table où il y a un fantôme jaune qui est affiché. Avec le bruit « toc », on sait qu’on l’a posé.

Et nous pouvons aussi composer un numéro de téléphone. Pour décrocher, appeler un collègue et c’est ce qui permet en fait à l’apprenant, en deux minutes, de voir qu’on peut bouger d’un mètre, de deux mètres autour de soi, et de se baisser. Là où, au début, lorsqu’on n’a jamais fait de réalité virtuelle, on est un peu rigide. Et là, très vite, on comprend qu’on peut complètement habiter l’espace, s’approprier l’espace et être dans une pièce.